
Méditation de l’évangile du jeudi 29 Novembre 2018
Texte de l’Évangile (Lc 21,20-28):
«Lorsque vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez alors que sa dévastation est toute proche. Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans la montagne; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, car ce seront des jours où Dieu fera justice pour accomplir toute l’Écriture.
»Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité chez toutes les nations païennes; Jérusalem sera piétinée par les païens, jusqu’à ce que le temps des païens soit achevé. Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche».
Acclamons la Parole de Dieu
«Redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche»
Aujourd’hui, en lisant ce saint Évangile, comment n’y point voir un reflet de l’époque présente, toujours plus menaçante et sanglante? «Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête. Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde» (Lc 21,25b-26a). On a bien des fois représenté la seconde venue du Seigneur par des images les plus terrifiantes possibles, comme cet Évangile paraît l’indiquer, toujours sous le signe de la peur.
Est-ce là cependant le message que nous adresse aujourd’hui l’Évangile? Remarquons bien les derniers mots: «Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche» (Lc 21,28). Le cœur du message de ces derniers jours de l’année liturgique n’est pas la peur, mais l’espérance de la future libération, c’est-à-dire l’espérance complètement chrétienne de parvenir à la plénitude de la vie avec le Seigneur, à laquelle participeront aussi notre corps et le monde qui nous entoure. Les événements qui nous sont racontés si dramatiquement veulent indiquer de manière symbolique la participation de toute la création à la seconde venue du Seigneur, comme elle a déjà participé à sa première venue, en particulier au moment de la passion, quand le ciel s’obscurcit et que la terre trembla. La dimension cosmique ne sera pas oubliée à la fin des temps, car c’est une dimension qui accompagne l’homme depuis son entrée dans le Paradis.
L’espérance du chrétien n’est pas trompeuse, car quand ces choses commenceront d’arriver —nous dit le Seigneur Lui-même— «alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire» (Lc 21,27). Ne vivons pas dans l’angoisse face à la seconde venue du Seigneur, sa Parousie: méditons plutôt les profondes paroles de saint Augustin qui, déjà en son temps, voyant les chrétiens craintifs devant le retour du Seigneur, s’interrogeait: «Comment l’Épouse aurait-elle peur de son Époux?».
Abbé Lluc TORCAL Moine de Monastère de Sta. Mª de Poblet
(Santa Maria de Poblet, Tarragona, Espagne)