Texte de l’Évangile (Mc 6,45-52):
Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre.
Voyant qu’ils se débattaient avec les rames, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. En le voyant marcher sur la mer, les disciples crurent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris, car tous l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus leur parla: «Confiance! c’est moi; n’ayez pas peur!». Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba; et en eux-mêmes ils étaient complètement bouleversés de stupeur, car ils n’avaient pas compris la signification du miracle des pains: leur cœur était aveuglé.
Acclamons la Parole de Dieu
«Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier»
Aujourd’hui, nous nous rappelons que «celui qui aime Dieu aime aussi son frère» (1Jn 4,21). Comment pourrions-nous aimer Dieu que nous ne voyons pas, sans aimer ceux que nous voyons qui sont à l’image de Dieu? Après que Saint Pierre l’eut renié, Jésus lui demanda s’il l’aimait et il répondit «Seigneur tu connais toutes choses, tu sais bien que je t’aime» (Jn 21,17). Comme Il l’a fait avec Pierre, Jésus nous demande aussi «M’aimes tu?» et nous voulons lui répondre immédiatement: «Seigneur, tu connais toutes choses et tu sais que je t’aime en dépit de mes déficiences, mais aide-moi à te le démontrer, aide-moi à découvrir chez mes frères leurs besoins, à me donner vraiment aux autres, à les accepter tels qu’ils sont, à les apprécier».
La vocation de l’homme c’est l’amour, c’est la vocation de se donner, de chercher le bonheur des autres et ainsi trouver son propre bonheur. Comme disait Saint Jean de la Croix: «Au soir de notre vie nous serons jugés sur l’amour». Cela vaut la peine de nous demander à la fin de la journée en faisant un petit examen de conscience, chaque jour, comment a été cet amour et noter un aspect à améliorer pour le lendemain.
«L’esprit de Dieu est sur moi» (Lc 4,18), dira Jésus, en s’appropriant ce texte messianique. C’est l’esprit de l’Amour qui ainsi qu’il l’a fait pour le Messie «oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres» (cf. Lc 4,18), “repose” aussi sur nous et nous conduit vers l’amour parfait: comme mentionné dans le Concile Vatican II, «Il est donc clair pour tous que chacun des fidèles, peu importe son état ou son rang, est appelé à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité». L’Esprit Saint nous transformera comme Il l’a fait avec les Apôtres, afin que nous puissions agir sous son action, en nous donnant ses fruits, et ainsi l’apporter à tous les coeurs «le fruit de l’Esprit, au contraire, c’est la charité, la paix, la joie, la patience, la mansuétude, la bonté, la fidélité, la douceur, la tempérance» (Gal 5, 22-23).
Abbé
Melcior QUEROL i Solà
(Ribes de Freser, Girona, Espagne)