
Méditation de l’évangile du vendredi 27 mars 2020
Texte de l’Évangile (Jn 7,1-2.10.14.25-30):
La fête juive des Tentes approchait. Lorsque les frères de Jésus furent montés à Jérusalem pour la fête, il y monta lui aussi, non pas ostensiblement, mais en secret.
La semaine de la fête était déjà à moitié passée quand Jésus monta au Temple et se mit à enseigner. Quelques habitants de Jérusalem disaient alors: «N’est-ce pas lui qu’on cherche à faire mourir? Le voilà qui parle ouvertement, et personne ne lui dit rien! Les chefs du peuple auraient-ils vraiment reconnu que c’est lui le Messie?. Cependant celui-ci, nous savons d’où il est; mais le Christ, quand il viendra, personne ne saura d’où il est». Et Jésus, enseignant dans le temple, s’écria: «Vous me connaissez, et vous savez d’où je suis! Je ne suis pas venu de moi-même: mais celui qui m’a envoyé est vrai, et vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais; car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. Ils cherchaient donc à se saisir de lui, et personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue».
Acclamons la Parole de Dieu
«Personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue»
Aujourd’hui, l’Évangile nous permet de contempler la confusion qui a surgi sur l’identité et la mission de Jésus-Christ. Quand les gens sont mis en face à face devant Jésus, il y a des malentendus et des présomptions à propos de qui est- Il, comment ils s’accomplissent dans Lui ou non les prophéties de l’Ancien Testament et sur ce qu’Il réalisera. Les suppositions et les préjugés conduisent à la frustration et à la colère. Cela a été toujours ainsi: la confusion autour de Christ et de l’enseignement de l’Église éveille une controverse et une division religieuse. Le troupeau se disperse si les brebis ne reconnaissent pas son berger!
Les gens disent : “Celui-ci nous savons d’où il est, alors que, quand le Christ viendra, personne ne saura d’où il est” (Jn 7,27), et ils concluent que Jésus ne peut pas être le Messie parce qu’Il ne répond pas à l’image du “Messie” dans laquelle ils avaient été instruits. Par ailleurs, ils savent que les Princes des Prêtres veulent le tuer, mais en même temps ils voient qu’Il se meut librement sans être arrêté. De façon à ce qu’ils se demandent si peut-être les autorités “auront vraiment reconnu que c’est le Christ” (Jn 7,26).
Jésus coupe la confusion en s’identifiant Lui même comme l’envoyé par celui qui est “véridique” (cf. Jn 7,28). Christ comprend la situation, tel que Jean le décrit, et personne ne mit la main sur Lui parce qu’il ne lui est pas encore arrivé, l’heure de révéler pleinement son identité et mission. Jésus défie les attentes après s’être montré, non comme un leader conquérant pour démolir l’oppression romaine, mais comme le “Serf Patient” d’Isaïe.
Le Pape François a écrit : “La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui se trouvent avec Jésus”. Il est urgent que nous aidions chacun à aller au-delà des suppositions et des préjugés sur qui c’est Jésus et ce qui est l’Église, et à la fois leur faciliter la rencontre avec Jésus. Quand une personne arrive à savoir qui est réellement Jésus, alors la joie et la paix abondent.
Abbé Matthew J. ALBRIGHT
(Andover, Ohio, Etats-Unis)
«Personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n’était pas encore venue»
Aujourd’hui, Jean l’évangéliste nous dit de Jésus que «son heure n’était pas encore venue» (Jn 7,30). Il parle de l’heure de la Croix, du moment précis et beau où Jésus se livrera pour les péchés de toute l’Humanité. Cette heure n’était pas encore venue, mais elle était toute proche à présent. Le Vendredi Saint, le Seigneur accomplira jusqu’au bout la volonté de son Père céleste et sentira —comme l’écrivait le Cardinal Wojtyla— tout «le poids de cette heure où le serviteur de Yahvé doit accomplir la prophétie d’Isaïe en prononçant son “oui”».
Le Christ —dans son constant élan sacerdotal— revient souvent sur cette heure définitive et décisive (Mt 26,45; Mc 14,35; Lc 22,53; Jn 7,30; 12,27; 17,1). Toute la vie du Seigneur est dominée par cette heure suprême; il la désire de tout son cœur: «Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il soit accompli!» (Lc 12,50); «Avant la fête de la Pâque, sachant que l’heure était venue pour lui de passer de ce monde à son Père, Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’au bout» (Jn 13,1). Ce vendredi-là, notre Rédempteur remettra son esprit entre les mains du Père et, dès cet instant, sa mission, déjà remplie, deviendra la mission de l’Église et de tous ses membres, guidés par le Saint Esprit.
À partir de l’heure de Gethsémani, de la mort sur la Croix et de la Résurrection, la vie commencée par Jésus «oriente toute l’Histoire» (Catéchisme de l’Église Catholique n. 1165). La vie, le travail, la prière, le don du Christ s’actualise aujourd’hui dans son Église: c’est aussi l’heure du Corps du Seigneur; son heure devient notre heure, celle de l’accompagner dans la prière de Gethsémani: «Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde: il ne faut pas dormir pendant ce temps-là», disait Pascal. C’est pourquoi, «tout comme la Pâque de Jésus, survenue “une fois pour toutes”, demeure actuelle pour toujours, de même la prière de l’Heure de Jésus s’actualise dans la Liturgie de l’Église» (Catéchisme de l’Église Catholique n. 2746).
+ Abbé Josep
VALL i Mundó
(Barcelona, Espagne)